Les séchoirs à tabac
Champ de tabac et pied de tabac avec ses fleurs.
Il ne fallait surtout pas laisser se développer les fleurs sur le pied, ce qui nécessitait un fastidieux "ébourgeonnage" de chaque pied.
Construits de la fin du XIXe jusqu’aux années
1950-1960, les séchoirs à tabac marquent le paysage de plusieurs communes du Monségurais. Ils répondaient à la nécessité de sécher les pieds de tabac « brun » ou « Burley » à l’air libre, avant
qu’ils ne soient effeuillés, puis triés et conditionnés en "balles" au cours de l’hiver pour les livrer dans les entrepôts de l’administration des tabacs. (La culture et la commercialisation du
tabac étaient un monopole de l'Etat.)
Le plus souvent entièrement en bois, plus rarement en
briques, ces bâtiments indépendants du corps de ferme sont relativement hauts, de longueur variable suivant le nombre de pieds cultivés pour une largeur de six à sept mètres. Un des murs pignon
est percé d'un immense portail à deux battants ; son ouverture et un système de volets latéraux allant jusqu’aux entraits (base de la toiture) permettent de réguler l’aération en fonction du
soleil, de la pluie ou des brouillards, car le tabac doit sécher en gardant un certain degré d’humidité pour rester souple sans moisir.
Séchoir à tabac. Le tabaculteur suspend les pieds de tabac à l'aide d'une "pendeuse" qui permet d'accrocher un "S" fixé au pied à un fil de fer fixé à la charpente.
A l’aide d’une « pendeuse » (deux poutrelles
de bois à hauteur réglable portant un chariot métallique qui monte et descend grâce à une poulie et une corde ), on accrochait à un réseau de fils de fer parallèles tendus sous la toiture dans le
sens de la longueur, quatre à cinq pieds de tabac encordés bout à bout, cime vers le bas.
La couleur noire ou brun foncé du séchoir est due au
goudron dont on enduit le bois pour le protéger des intempéries.
Volets d'aération latéraux permettant la circulation de l'air dans le séchoir, tout en abritant les feuilles des rayons de soleil directs.
De nos jours, le tabac n'étant plus cultivé dans le
Monségurais, ces séchoirs ont perdu leur fonction première, mais ils restent un élément constitutif du patrimoine. Certains sont réaménagés et habités comme à Saint-Sulpice de Guilleragues ou à Landerrouet-sur-Ségur.
Séchoir à tabac pour les feuilles coupées sur pied. Le séchage des feuilles se faisait dans des séchoirs beaucoup plus bas que les précédents et qui n'ont pas laissé une grande empreinte dans
le paysage.
Un autre mode de séchage a été pratiqué dans les années 1990 en Aquitaine : le séchage par feuilles.
On ne coupait plus les pieds de tabac, mais on effeuillait le tabac sur pied. Pour ce faire, les tabaculteurs ont utilisé tout un système mécanique : un chariot sur lequel était assise une
personne passait entre les rangs, ce qui permettait de cueillir les feuilles qui, mises dans les caisses, étaient ensuite transférées sur une remorque.
Récolte du tabac feuille par feuille, (vallée du Drot, au pied de Monségur dont on aperçoit la flèche du clocher).