Les armes de Monségur

L'étude sur les armes médiévales de Monségur a été réalisée à partir d'un sceau apposé par les jurats en 1356. Les armes sont issues d'une partition imposée par Jean 1er d'Armagnac entre ses propres armes et celles de la bastide. Il en résulte que les premières armes de la  ville étaient à part entière ce qui figure à senestre, (gauche donc à droite de celui qui regarde).

Que voyons-nous ? Un arbre à six branches terminées par des fruits, posé sur un mont qui rappelle l’étymologie de Monségur, "mont où on est en sécurité". L’arbre porteur de fruits évoque l'arbre de l'Eden, ou plus simplement l'abondance. Le sceau est évidemment monochrome. La bastide de Monségur étant, dès le XIIIe siècle, sous le contrôle des Plantagenêts, la municipalité a pris pour base les couleurs de cette dynastie : "de gueules et d’or". "Gueules" est associé à l'amour, la vaillance, la vigueur, la passion, le besoin de conquête. "Or" est signe de lumière céleste, d'audace, de supériorité, de volonté et de puissance. Ces couleurs attribuées aux armes du XIIIe siècle renforcent ainsi pour Monségur, l'image de la force, de la puissance, et de la richesse.

En langage héraldique les armes médiévales sont : "de gueules à un arbre de Vie d'argent de six branches, trois et trois, fruitées chacune d'une pièce d'or, posé sur un mont isolé du même".


Sceau apposé sur une quittance du 1er juillet 1356. Empreinte de ce sceau faite à la cire au XIXe siècle.

A dextre, les armes de Jean 1er d'Armagnac, à senestre, celles de Monségur avant que Jean d'Armagnac impose cette partition.

Les armes modernes, trouvées sur un sceau de 1791

Lorsque, à l'issue de la guerre de Cent ans, la bastide est restée capétienne, il est vraisemblable que les jurats ont changé les armes qui ont évolué pour aboutir à celles que nous connaissons. Trois fleurs de lys sans doute alignées ou ordonnées en chef, ont été "mises en désordre" lorsque le "L" de Louis XIV est venu se glisser, au XVIIe siècle, au-dessus d'une fortification qui n'est pas sans rappeler la Porte des Tours de la bastide. Au-dessous, figure un croissant, comme à Bordeaux, Libourne, Fontet entre autres. A Bordeaux, c'est le croissant du méandre de la Garonne (Bordeaux : le "Port de la lune"). Nous ignorons si le croissant de Monségur est dû à des liens particuliers entre Bordeaux et la bastide, ou si, tout en imitant la capitale de l'Aquitaine, il évoque plus modestement le Drot qui coule au pied de la bastide.

Les armes du XVIIIe portent la marque des Capétiens dont les couleurs sont "d’azur et or". C'est pourquoi la municipalité a opté pour un fond "d’azur", signe de loyauté, chasteté, justice, vérité et fidélité, des fleurs de lys "d’or", de même que le monogramme « L » de Louis XIV. Les fortifications sont "d’argent", comme à La Réole où elles sont "maçonnées". La question s'est posée, pour Monségur, d'avoir des fortifications maçonnées ou non. Sur le sceau du XVIIIe siècle, elles sont lisses, mais la petitesse du support a pu empêcher d'y mettre ces détails. Le conseil municipal a opté pour des fortifications non maçonnées. Sur les armes de Bordeaux, le croissant est "d’argent", il en est de même à Monségur.

Ce choix de couleurs se traduit ainsi en langage héraldique : "d'azur à une porte fortifiée de 2 tours non maçonnée d'argent et ouverte du champ, surmontée de la lettre capitale L d'or, et accompagnée en chef de 3 fleurs de lys mal ordonnées du même, et en pointe d'un croissant aussi d'argent".

 Les armes contemporaines

 

La municipalité a opté, en décembre 2013, pour une partition mettant les armes les plus anciennes à gauche en accord avec le sens de lecture habituel, sachant qu'en héraldique, les armoiries les plus anciennes seraient à senestre (droite).